
Février 2009, la planète hip-hop se voyait bouleversée par l’arrivée  d’un rookie venu tout droit du Canada, Drake. A l’aide d’une mixtape, «  So Far Gone », et d’un des morceaux de l’année, « Best I Ever Had », il  s’est directement imposé dans le rap Game, rappant avec les plus  grands, augmentant son buzz de jour en jour. En attendant « Thank Me  Later », prévu sous peu. Six mois après sa mixtape, Drake lance un EP du  même nom que son dernier projet, regroupant pour moitié des morceaux de  la tape, pour l’autre des morceaux inédits. Eté 2010, Drake sort enfin  son premier projet « Thank Me Later ». Son album reçoit un bon accueil  par les critiques et les fans, s’écoulant à 450 000 copies la première  semaine. Pour ma part, j’avais trouvé cet album inégal, regroupant  quelques très bons morceaux et beaucoup de tracks moyennes, pas aux  niveaux de mes attentes. A peine l’album sorti que Drake parle d’un  nouveau projet, je l’attendais donc au tournant. Drake : réel espoir du  rap ou étoile filante ?
 
 « Over My Dead Body »
 
 Premier  morceau très calme, instru au piano (je connais pour l’instant pas  encore le beatmaker qui l’a réalisé). C’est au bout d’une minute que  Drake commence à performer la première track avec son flow habituel.  Drake y parle entre autres des attentes des auditeurs et des médias  après son premier album disque de platine sorti en 2010. Un premier  morceau sympa qui s’écoute tranquillement mais qui ne tournera pas en  boucle dans mon iPod.
 
 « Shot For Me » (prod. by 40)
 
 Sur ce morceau, on retrouve un des fidèles beatmaker de Drake, Noah “40”  Shebib, qui livre une prod qui diffère légèrement de celle qui faisait  la marque de fabrique de Drake auparavant. Drizzy nous ressort ici ses  morceaux chantés, un peu mou et faible lyricalement (dans le premier  couplet, il fait rimer « I’m The Man » par « I’m The Man », puis «  That’s Me » par « That’s Me » à cinq reprises d’affilées puis « I Made  It » par… « I Made It »). Le second couplet est rappé, ce qui relance un  peu l’intérêt du morceau. 
 
 « Headlines » (feat. The Weeknd) (prod. by Boi-1da)
 
 Premier single officiel de ce “Take Care”. Le son est efficace, bien  servi par la prod de l’autre fidèle lieutenant de Drake, le Canadien  Boi-1da. Drake y évoque la célébrité, alternant tout le long de la  musique passage rap et passage chantonné. A voir : le clip de ce  morceau, très bien réalisé. Un bon morceau qui lance réellement l’album.
 
 « Crew Love » (prod. by Doc & Illangelo)
 
 Nouveau morceau, nouvelle ambiance. C’est cette fois le beatmaker  Canadien Doc, quasi inconnu dans le monde du Hip-Hop, qui se colle à la  prod. Un morceau à l’univers étrange, la prod alternant passage  mélodieux et passage où les drums vous attaquent les oreilles  inutilement. C’est le chanteur Canadien The Weeknd qui occupe la  première minute et demie du morceau, faisant plus penser à une (trop)  longue intro qu’à un couplet (le refrain se contente de la seule phrase «  they lovin the crew » répété plusieurs fois). De ce fait, on a  réellement l’impression que le morceau commence lorsque Drake commence à  performer l’autre moitié du morceau. Le beat se lance à ce moment et le  morceau devient plus agréable. La première partie gâche un peu le tout,  dommage.
 
 « Take Care » (feat. Rihanna) (prod. by Jamie XX)
 
 Le deuxième featuring de l’album, “Take Care” voit la participation de  la chanteuse pop Rihanna. Le son, réalisé par le beatmaker électro/pop  Anglais Jamie XX, repose sur le sample de « I’ll Take Care Of You » de  Gil Scott-Heron, produit par le même Jamie XX. Le morceau a  immédiatement créé le buzz sur Internet à sa sortie. Bien qu’il soit  agréable, je ne vois pas l’intérêt de reprendre pratiquement la même  instru que celle de GSH pour en faire quelque chose de moins bien.  Pas  un mauvais morceaux mais qui me lassera très rapidement.
 
 "Marvins Room” (prod. by 40)
 
 « Marvin’s Room » est un morceau qui ne nous est pas inconnu puisque  c’est le premier morceau de l’album à avoir été leaké il y a 6 mois de  cela. On y retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de Drake, une  prod lente avec des basses étouffées et Drake chantant avec un style  laid back, lâchant un couplet rap par moment. Si la recette marchait à  ses débuts, il aurait été bon de se renouveler pour éviter de se  retrouver avec un morceau qui a des airs de déjà entendu. Drake évoque  dans ce morceau ce qui semble être une de ses ex bourrée qui l’appelle  dans l’intro de la musique. Pour l’anecdote, la chanson s’appellerait «  Marvin’s Room » car elle a été enregistré dans un studio qui appartenait  à Marvin Gaye.
 
 « Burried Alive (Interlude) » (feat. Kendrick Lamar) (prod. by Pharrell)
 L’interlude n’est pas un morceau à part mais se situe directement à la fin de « Marvin’s Room ».
 C’est l’occasion d’invité le premier artiste Hip-Hop de l’album, à  savoir le très prometteur rappeur Californien Kendrick Lamar. Ce dernier  livre une prestation, une fois n’est pas coutume, plutôt convaincante,  le tout sur une prod de la moitié des Neptunes, Pharrell. Bien  qu’éloigné du style de M. Williams, elle colle bien à l’univers de Drake  (absent du morceau pour le coup).
 
 « Underground King » (prod. by 9th Wonder)
 
 6 pistes de passées pour ce “Take Care”, et je commence sérieusement à  m’ennuyer. Comme si Drake l’avait deviné, il a décidé de placer une prod  de l’excellent 9th Wonder pour la track 7. Bonne initiative qui relance  l’intérêt de l’album. Drake change de flow, un peu plus agressif et  lâche quelques punchlines en se prenant pour un UGK (mouais…). Un des  meilleurs morceaux d’un album pour l’instant bien plat.
 
 « We’ll Be Fine » (Outro by Birdman)
 
 Sur ce morceau, Drake parle de son nouveau statut de star, de comment  cela a changé sa vie. La prod (pas de beatmaker pour l’instant) est  assez simple mais efficace. Birdman s’occupe de clore le morceaux en  donnant des conseils à Drake et en ventant ses mérites.
 
 « Make Me Proud » (feat. Nicki Minaj) (prod. by T-Minus)
 
 Deuxième single de cet album, “Make Me Proud” étonne à son lancement,  rassure à partir du refrain et convainc lorsque Nicki prend le mic.  L’instru de T-Minus (« I’m On One », « She Will ») livre en effet une  prod qui étonne par sa simplicité et son univers étrange lorsque le  morceau part, mais où l’intérêt grandi de seconde en seconde. Sur le  début du premier couplet, la manière de poser de Drake pourrait  s’assimiler à celle de Jay-Z sur « Watch The Throne ». A sa sortie, «  Make Me Proud » à réalisé un des plus gros sauts de l’histoire dans le  classement Bilboard, passant de la 97e place la première semaine, à la  9e la suivante.
 
 « Lord Knows » (feat. Rick Ross) (prod. by Just Blaze)
 
 Pour ce morceau, le combo Drake x Rozay x Just Blaze semblait  prometteur. Et dès que le beat est lancé, on n’est pas déçu. Une prod  lourde de Just Blaze comme il sait en faire, utilisant subtilement les  drums et les sample comme à son habitude. Drake change ici de flow par  rapport à son habitude, et ça ne sera pas pour nous déplaire. Quant à  Ricky « Heart Attack » Ross, il intervient au moment ou Just Blaze place  un break dans la prod. Une bonne intervention de Ross pour un des  meilleurs morceaux de l’album.
 
 « Cameras / Good Ones Go (Interlude) » (prod. by Lex Luger)
 
 Un album rap mainstream en 2011 est il possible sans une prod de Lex  Luger? Malheureusement, non. Heureusement, il nous épargne sa purée  auditive avec une prod qui diffère totalement de ce qu’il fait  habituellement. Ca ne sera cependant suffisant pour sauver la track. En  effet, Drake nous donne l’impression de se faire chier, et ça se ressent  sur l’auditeur.
 
 La deuxième partie du morceau, l’interlude, est du Drake tout craché, univers « Marvin’s Room ».
 
 « Do It Wrong » (feat. Stevie Wonder) (prod. by 40)
 
 Oui oui, featuring STEVIE WONDER. Avant d’en venir là, parlons d’abord  du morceau en lui même : mou, du déjà entendu, bref, pas forcement  utile. Revenons-en à Stevie Wonder. J’ai beau écouter le morceau  jusqu’au bout, pas une trace de la voix du Monsieur. Alors j’en déduis  que le passage d’harmonica, c’est de lui. Comment ? Featuring inutile ?  Mauvaise langue, vas.
 
 « The Real Her » (feat. Lil Wayne & Andre 3000) (prod. by 40)
 
 40 à la prod, on retrouve forcement l’univers si propre à Drake. Pour  ma part, je ne vois pas vraiment pas l’intérêt de persévérer dans cette  direction artistique, sachant que cela a été suffisamment approfondi  dans ses différentes mixtapes et sur « Thank Me Later ». Lil Wayne, j’en  peux plus. S’il a laissé son originalité en cure, qu’il redevienne un  drogué bordel. Et enfin, l’étonnante participation de la moitié  d’Outkast qui relève le bas niveau de ce morceau.
 
 « H.Y.F.R.  (Hell Ya Fuckin Right) » (feat. Lil Wayne)
 
 Sur ce morceau, Drake m’a surprit. Il m’a surprit car il m’a prouvé  qu’il savait réellement kicker. C’est court, mais ça fait plaisir. En  plus de bien kicker, il alterne la vitesse de son flow et cela rend  plutôt bien. Pour Lil Wayne, même remarque que la track précédente.
 
 « Look What You’ve Done »
 
 Une instru au piano comme je les aime, Drake qui ne se laisse pas  endormir par le faible rythme de ce morceau et livre une bonne  performance.  Un beat pour élever le rythme sur le refrain, cette track  est plutôt bonne. 
 
 « Practice »
 
 Bonne prestation de  Drake, qui alterne de flow et fait des passes chant/rap comme il sait  les faire. La prod est assez simple, Drake rappant presque a cappella à  certain moment. Je ne connais pas encore le beatmaker, mais à l’écoute  je pense à 40. A noter que le refrain est un sample du morceau de 1999  de Juvenile « Back That Azz Up »
 
 Bilan de cet album : ce n’est  pas avec « Take Care » que Drizzy me prouvera qu’il autre chose qu’un  mec à featuring. Un album de 16 pistes très inégal, pas énormément  d’évolution depuis « Thank Me Later », tant au niveau du flow qu’au  niveau du choix des prods. En un an, pouvions-nous vraiment attendre un  grand changement ? Il réussit cependant à m’étonner sur plusieurs  tracks, notamment « Underground King » et « Lord Knows ». Cet album  n’est pas pour autant mauvais, il manque juste d’originalité et de prise  de risque plus conséquente. Un peu moins bien que « Thank Me Later »  pour ma part.
 
 P.S. : Je livre ici mon impression sur l’album,  je parle en tant que fan de rap et non en tant que journaliste spé  hip-hop. Je ne prétends en aucun cas établir des vérités ! Les critiques  sont les bienvenues ;)