VinceV

Common "The Dreamer, The Believer"

  • Publié par VinceV
  • lun 19 déc. 11 - 17:34
  • Genre: rap

The Dreamer, The Believer Cover           

« The Dreamer, The Believer » fait parti de ces albums attendu par les auditeurs de rap mais qui n’ont pas bénéficié d’une grande promo. En effet, les trois singles que sont « Ghetto Dreams », « Blue Sky » et « Sweat » n’ont pas eu un grand succès, malgré la qualité indéniable des morceaux. Et pourtant, le succès critique sera au rendez-vous. Car Common est de ces rappeurs là. Il n’a pas l’aura mondiale de Jay-Z, le charisme de Kanye, la folie d’Eminem, ou le succès de Lil Wayne, mais Common est présent dans le game depuis 20 ans et chacune de ses sorties est un évènement pour les amateurs de real hip-hop. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Chicagoan est un ancien qui fait du rap un métier et non un business, et que le monsieur possède les qualités principales du MC : il a un flow qui casse tout sur son passage et c’est un lyriciste hors pair, de ce qui se fait le mieux de nos jours. Cet album n’est donc pas à mettre entre toutes les mains. Fans de Wiz Khalifa, Soulja Boy, ou même Rick Ross, passez votre chemin : pas de gros banger à la Lex Luger pour écouter en voiture, pas de featuring à la pelle façon DJ Khaled, pas de gimmick accrocheur à la Lil Wayne, pas de rap à la sauce R’n’B façon Drake. « The Dreamer, The Believer », c’est un voyage dans la version contemporaine d’un hip-hop old school revisité par Common et son beatmaker de toujours, No I.D. Sit back. Close your eye. Press Play. You are ready. Enjoy =)


« The Dreamer » feat Maya Angelou

Pour débuter le projet, Common nous livre le morceau “The Dreamer”, histoire de bien implanter le concept de l’album. Il expose ici ses différents rêves et aspirations, tout en y mettant les formes comme sur les phases « My name is Common, No I.D. » (jeux de mot avec Common = commun et No I.D. = pas d’identité) ou « « A Legend like John, Lennon, I’m a dreamer ». Maya Angelou, ecrivain et poète de 83 ans, l’accompagne sur ce morceau.


« Ghetto Dreams » feat Nas

Le premier single, droppé cet été, est également l’OVNI de l’album. Non pas parce que le morceau est étrange, mais parce qu’il est à contre courant de tout le reste. A commencer par la présence de Nas, seul rappeur en featuring. Mais le choix du MC du Queens, NY, n’est pas anodin puisqu’il annonce l’album commun des deux rappeurs « Nas.com » prévu pour 2012. Vient ensuite la prod. On croirait entendre DJ Premier, mais c’est bel et bien No I.D. qui, sortant des sentiers battus, lâche une prod venu tout droit du milieu des 90’s. Le thème reste cependant fidèle à la ligne directrice de l’album, comme en atteste le titre du morceau. Forcement, quand on associe deux des meilleurs lyricistes du game, on s’attend à du lourd. Vous ne serez pas déçu : punchlines, jeux de mots, procédés littéraire. Le tout mélangé à l’énorme prod, nous avons là tous les ingrédients qui font du hip-hop plus qu’une discipline mais bien un art.


« Blue Sky »

Deuxième single de l’album, ce morceau est pour moi l’un des meilleurs. On reste dans le thème des aspirations, sur un sample de « Mr. Blue Sky » (oui, No I.D. a samplé ce qui sert chez nous de pub pour SFR ). Là encore, Common est en forme. C’est bien simple, on pourrait quoter tout le morceau tant les lyrics sont de qualités. Morceaux choisis : “Aston Martin King, Luther with dreams” “Daylight beams, night life schemes. This is my inception: I’m writtin’ my dreams”


« Sweet »

Le 3e single de l’album est surement le morceau le plus technique de l’album : métaphores, comparaisons et jeux de mots sont de la partie. Ce morceau fait également plus dans l’égotrip, comme en atteste les premiers et derniers mots du premier couplet : « How can I say this ? Fuck it, I’m the greatest! Im the A list for all the great debaters » « My name synonymous to prominence, I’m to hip-hop what Obama is to politic ». Common rappe ici avec plus d'agressivité qu'à l'accoutumé.


« Gold »

Sur ce morceau là, Common prend du recul quant à la célébrité, sur une instru soulful aux sonorités qui me font rappeler Kanye West, autre beatmaker ayant beaucoup travaillé avec le rappeur, mélangeant violon et piano.


« Lovin’ I Lost »

Sur un sample de « I Love and I Lost » de Curtis Mayfield, Common se souvient de la relation qu’il avait avec une de ses ex (Erykah Badu ? Serena Williams ?). Visiblement, il ne l’a pas oublié et semble avoir encore des sentiments pour elle « Hard for me to stay away and stay in touch, girl my heart is broke and I need a crutch »


« Raw (How You Like It ) »

Sur ce morceau, on sent une influence reggae assez inhabituelle chez No I.D. Le MC y parle de son attrait envers une fille. Le morceau, sans être mauvais, est celui qui me déplait le plus.


« Cloth »

Cette prod m’a immédiatement fait penser à l’ambiance que l’on peut retrouver sur le dernier album des Roots, « Undun ». Comme sur les deux morceaux précédents, Common évoque la gente féminine et sa relation avec une fille avec qui il était.


« Celebrate »

On a ici une des meilleures track de l’album, totalement dans l’univers des artistes du label G.O.O.D. Music de Kanye (dont font parti Common et No I.D.), avec piano et sample en fond. Le 4e single de l’album parle de succès et de faire la fête avec ses potes et of course… des bitches !


« Windows »

Ce titre repose sur la phrase de Shakespeare « The eyes are the window to your soul ». Le morceau parle donc de la beauté intérieure et extérieure d’une femme du ghetto.


« The Believer » feat John Legend

La seconde partie du titre de l’album de Common, « The Believer ». John Legend au refrain, sa voix magnifique rend le titre encore plus puissant. Le thème est l’aspiration au succès, le désire de devenir une référence dans sa culture. Un très bon morceau, sur une prod up tempo.


« Pop Beliefs »

Ce titre est un morceau de spoken words, un mélange entre le slam et la poésie, dont l’artiste le plus connu fut Gil Scott-Heron (mort au moi de mai dernier). Vous remarquerez que Common n’apparait pas sur le morceau puisque ce n’est d’autre que Lonnie Lynn, basketteur dans les années 70 qui jouait entre autre pour les Hawks et père de Common, qui interprète ce morceau. Après sa carrière de basketteur, Lonnie « Pops » Lynn s’est reconvertie vers une carrière dans le monde du hip-hop. Ainsi, il a coécrit l’ensemble de l’album « The Dreamer, The Believer ». Comme le nom du morceau l'indique, Pops livre là ses croyances et espérances quant au futur.


Vous pouvez rouvrir vos yeux. Oui, déjà. Déjà, car un album de cette qualité, en ces temps moroses que traverse le rap, c’est un rayon de soleil en pleine nuit. On ne peut donc que regretter sa courte durée. Comme prévu, Common livre ici un opus travaillé et abouti. Quoi de mieux qu’un album où le MC ne travaille qu’avec un seul beatmaker ?? La complicité entre Common et No I.D. fait de cet album une des références du rappeur de Chi-Town. La cohérence incroyable qui se dégage au fil des tracks nous donne réellement l’impression de voyager. Un voyage en douze étapes, qui se ressemblent mais qui ont chacune leur personnalité, leurs caractéristiques, et qu’on apprécie différemment. Hormis quelques titres, ce n’est pas un des albums où vous écouterez un morceau particulier en boucle. Cet album s’écoute en entier, du début à la fin, pour réellement en ressentir toutes les émotions, à la manière de « Undun », l’album des Roots sorti au début du mois. « The Dreamer, The Believer » est déjà un des classiques de 2011. Vous voulez du hip-hop ? Servez-vous mais consommez-le avec modération, pour faire durer le plaisir. Vous verrez que dans quelques années, il sera toujours dans vos oreilles.

P.S. : Je livre ici mon impression sur l’album, je parle en tant que fan de rap et non en tant que journaliste spé hip-hop. Je ne prétends en aucun cas établir des vérités ! Les critiques sont les bienvenues ;)

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